Résumé:
La main coupée est un monument aux morts de la Grande Guerre, comme
ceux sur lesquels on a inscrit, année par année, les noms des disparus, morts
identifiés mais morts obscurs, sans gloire. Blaise Cendrars a prélevé dans sa
mémoire les bribes de la vie et de la mort de ses compagnons de combat, des
hommes ordinaires, tragiques ou cocasses, échappant à toute vision héroïque ou
édifiante. Lorsqu'elle paraît en 1946, La main coupée est plus qu'un témoignage
retardé, c'est une réparation. Réparation parce qu'elle est un mémorial contre
l'oubli, réparation aussi pour son auteur qui, dans cet ouvrage tardif, s'autorise
enfin, librement, à parler longuement de la guerre, de sa guerre, comme il ne
l'avait jamais fait, comme personne ne l'avait jamais fait.