Résumé:
Mythologies et mythes individuels
à partir de l'art brut
À partir des notions de « mythologie individuelle » et de « mythe individuel »,
il s'agit d'interroger les caractéristiques prêtées à l'art brut, renouvelées par
leur extension ou déplacement dans le champ de la création moderne et
contemporaine, ainsi que leur rapport à l'histoire.
Ce qu'on nomme « l'art brut », en incluant ses extensions dans l'Outsider
Art, mérite une considération nouvelle. On doit se garder de réifier ou
d'essentialiser cette notion : l'art brut, en vérité, est une question. Le point de
départ de la recherche se trouve dans l'intitulé « Mythologie individuelle »,
désignation par Harald Szeemann d'une section de la Dokumenta 5 de
Kassel en 1972, réunissant des oeuvres d'artistes contemporains dont
Étienne-Martin ; dans leur immédiate proximité étaient exposées des
oeuvres principalement issues du contexte asilaire. C'est ce sens initial qui
s'est vu enrichi, déployé et déplacé d'une manière qui rencontre les champs
de l'histoire et de la critique de l'art, de la psychanalyse, de l'anthropologie
et de la philosophie.
L'objectif général de la démarche est de questionner les déterminations
profondes des oeuvres : l'histoire, la fable et l'intrigue, selon une orientation susceptible de dialectiser les rapports entre l'individuel et le collectif,
entre la structure et l'activité dynamique, entre l'écrit/dessin et l'oral. C'est
non seulement la catégorie d'art brut mais le concept d'art, inclus le statut
des processus créatifs, qui sont mis à l'épreuve.