Résumé:
Bas-bleu, aventurière, virago, muse dans le meilleur des cas,
voilà ce que l'histoire a retenu de Louise Colet, oubliant l'amie
fidèle de Madame Récamier, de Béranger, de Leconte de Lisle,
de Victor Hugo..., oubliant surtout l'écrivain, seule femme à
avoir obtenu quatre fois le prix de poésie de l'Académie, qui
sut mettre sa plume au service des opprimés. C'est en Italie
qu'elle est surtout connue, pour son engagement dans le
Risorgimento, autrement que pour que ses amours souvent
tumultueuses avec Gustave (Flaubert bien sûr), les deux Alfred
(Musset et Vigny), et les autres, de nombreux autres... «Du
sang, de la bile et du malheur», écrivait un critique à propos
d'un de ses romans, il suffit d'ajouter «de l'encre» pour
résumer la vie de cette méridionale passionnée jusqu'à
l'emportement, «une belle créature d'amour», comme la
qualifiait Thibaudet, qui, dans Gustave Flaubert, prenait son
parti contre le plus aimé et le plus cruel de ses amants.
Son histoire nous est ici contée, dans l'esprit d'Olympe de
Gouges paru il y a quelques années. Joëlle Gardes, elle-même
née dans le Sud, a privilégié «une plongée dans l'intimité» de
son personnage, évitant le risque d'un regard trop empathique
par des sortes «d'arrêts sur images» plus distancés, découvrant
ainsi sous des angles multiples cette personnalité riche,
originale et méconnue.